Six heures déjà !? Rubis s'ejecta de son lit et posa son livre sur sa petite étagère. Elle attrapa le premier jogging sombre qui lui venait et l'enfila en vitesse. Chopant une pomme au passage elle prit la direction de l'arrêt de tramway le plus proche.
Tout en s'approchant du stop elle enfonça ses oreillettes dans les oreilles et plaça sa capuche sur son crane de sorte qu'on ne voit pas son visage. Prendre le tramway après un tel accident... quelle idée stupide. Mais elle ne pouvait pas s'empêcher de vivre indéfiniment, elle trouverait bien une solution.

Les paysages défilères un moment avant qu'elle se décide à descendre, elle venait d'atteindre la place de la périphérie. Pétard. La rouquine arracha les écouteurs de ses oreilles et les fourra dans sa poches avec le mp3, plus de batterie.
Une fois le pied dehors Rubis de mis à courir, doucement, un footing pour garder la forme. Sans musique c'est moins agréable mais ça lui permet de mieux se familiariser avec les lieux. Tous les matins à 6 heures elle partait dans une nouvelle direction pour faire son footing et aujourd'hui c'était cette zone-ci.

C'est ainsi que la rouquinette se retrouva à courir sur un chemin de balade dans la périphérie, ignorant la capuche qui lui était tombée, oubliant le crime qu'elle avait commis.
Bien sûr, il y a toujours un violent rappelle à la réalité. Heureusement il ne fut pas bien grave pour la joggeuse qui se contenta de tomber nez à nez avec la police qui ne parrut pas la remarquer. Ce fut bien suffisant pour que Rubis prenne peur et court à toute vitesse vers les ruelles.
À droite, à gauche, là-bas... elle perdit vite toute notion et évita de justesse d'autres gens de la sécurité en entrant en courant dans la porte que quelqu'un venait de lui ouvrir.

Ce fut avec un soupir que Christopher accueillit cette nouvelle journée au ciel gris et morose. Ces derniers temps la chapelle n'accueillait que très peu de paroissiens, comme si le désespoir avait eu raison d'eux. S'étaient-ils tous rangés à l'autorité vaticane ? Le curé était-il si mauvais que ça ? Son passé de croisé lui faisait-il une mauvaise publicité ? Tant de questions qu'il se posait, mais aucune ne parvenait à lui retenir un sourire devant la bonne humeur de sa protégée, Celestina. Bien que la bénédiction de cette dernière ait pu avoir un rôle quelconque, le religieux savait que l'adolescente n'avait pas besoin de ça pour lui rendre le moral.

Tandis qu'elle était partie leur chercher de quoi manger pour les jours à suivre, Christopher s'affairait à dresser de nouveaux cierges et aligner les bancs de la chapelle avant de l'ouvrir à ses ouailles sans s'attendre à ce qu'il y ait foule aujourd'hui encore. À peine eût-il ouvert la large porte principale qu'un boulet de canon roux entra en trombe. Avec un flegme typiquement britannique, le curé passa la tête au dehors pour constater que... rien n'avait lieu.

Se tournant vers la jeune femme qui reprenait son souffle, il afficha un discret sourire qui ponctua son ton ironique :


- Eh bien, j'ai rarement autant d'enthousiasme pour ma messe... Dommage que l'on ne soit que jeudi !

En se retournant elle tomba nez à nez avec un type tout de noir vêtu qui lui sortit :

- Eh bien, j'ai rarement autant d'enthousiasme pour ma messe... Dommage que l'on ne soit que jeudi !

MEEEEEEEEEEEEEEEEEESSE !?
Rubis loucha sur la croix qui pendait autour de son cou, c'était le pire scénario qu'elle pouvait imaginer.

"je ... vous.. euh... c'est pas ce que vous croyez, c'est un hasard."

Non mais qu'est-ce qu'il croit ? Comme si Rub' le savait. Elle prit une grande inspiration, rien n'est jamais perdu, rester calme. Elle ferme les yeux et lorsqu'elle les rouvre elle est posée. S'il savait quoi que ce soit il aurait réagit autrement non ? Changer de sujet, faire comme si tout était normal, sûrement pas la meilleure idée mais la seule qu'elle avait pour l'instant.

"Il y a une chapelle par ici ? Je suis navrée, je ne l'avais jamais vu."

Mouais, c'est toujours mieux que rien non ? Rouquine se trompait peut être mais il n'avait pas l'air d'un grand méchant malgré sa croix autour du cou et puis avec un de la chance il ne serait au courant de rien... c'est pas comme si c'était passé au JT. En fait si.

Un hasard ? Le curé haussa un sourcil. La chapelle était pourtant le point culminant du pâté de maison et constituait un véritable doigt levé au Vatican. Il fallait vraiment qu'elle ne soit pas du coin et qu'elle ne soit absolument pas intéressée par le conflit contre les Hérétiques pour être aussi surprise.

- Il est sûr qu'en passant si vite dans les rues vous n'aurez pas le loisir de vous rendre compte de ce que fait la population locale.

Le religieux regarda une dernière fois à l'extérieur puis referma la lourde porte qu'il verrouilla avant de se retourner vers la jeune femme. Son air décontracté avait laissé place à une posture sur la défensive et à un visage fermé au regard suspicieux. Vivre dans la clandestinité l'avait rendu méfiant envers ceux qu'il ne connaissait pas. Et il ne se fit pas attendre pour s'assurer du camp de son invitée surprise.

- Qui étaient vos poursuivants ? Répondez juste et vous êtes ici chez vous. Répondez faux et je vous renvoie dehors. Vous pouvez être sûre qu'ils vous retrouveront.

La population locale ? Que fait la population locale ? Rub' avait regardé un petit peu avant de se mettre à courir mais ses pupilles innocentes lui voilaient l'évidence. Elle tenta de décrypter en vain. Non pas qu'elle était stupide, loin de là, elle était juste bien trop fleur bleue.
Elle fut nettement plus soulagée lorsqu'il ferma (ou pas~) la porte derrière elle et s'apprêtait à se détendre lorsqu'elle croisa son regard plus suspicieux que jamais. Bon, en même temps y avait de quoi. Loin d'être à l'aise dans ses bottes, Rubis plongea ses mains dans ses poches, baissant sa petite tête de rouquine pour éviter de croiser son regard. Ainsi, elle avait presque l'air d'un enfant qu'on gronderait. Parfois c'te bouille permettait d'éviter deux trois ennuies, pas sûre que ça marche vu la rigidité du type mais bon, elle n'allait cracher sur aucune des solutions.

"Qui étaient vos pousuivants ? Répondez juste et vous êtes ici chez vous. Répondez faux et je vous envoie dehors. Vous pouvez être sûre qu'ils vous retrouveront."

Oh, tiens donc, ça avait raté. Un foirage magistrale. Toute en beauté, il n'avait même pas remarqué sa bouille trop choute. C'était p't'être une homme d'église honnête... non j'déconne !
Rouquine s'apprêtait à se jeter corps et âme dans une argumentation racontant comment un type l'avait accusé à tord d'avoir volé et la poursuivait en se trompant de personne juste parce qu'elle était rousse -oui oui ces préjugés existent encore- mais elle se surpris à hésiter un instant. Qu'avait-il dit déjà ? "vous n'aurez pas le loisir de vous rendre compte de ce que fait la population locale". Étrangement, ça ne semblait pas être quelque chose de mal dans sa bouche, il ne l'avait pas craché comme un fidèle l'aurait fait. Dilemma. Enfin la probabilité qu'un religieux soit contre le pape était quand même vraiment minuscule. Arf si seulement elle était capable de lire ses pensées... Non ? un instant elle avait espéré qu'un bénit passe devant la porte. Elle devrait s'en sortir avec son art de la parole. Elle était mal barré.

"Vous êtes pas très sympathique pour un homme d'Eglise. N'êtes-vous pas sensé aider les personnes dans le besoin ? Enfin, je ne suis pas une spécialiste de la religion mais il me semble qu'il doit y avoir un truc comme ça. Remarque, vu les hommes d'Eglise dans le coin, vous n'seriez qu'un pourrit de plus parce que la corruption dans l'coin c'est quelque chose !"

Euh non mais en fait la dernière phrase...

"Enfin pourrit... c'est pas ce que je voulais dire. "

C'est d'un chiant ! Sa maladresse avait encore frappée. La prochaine fois je reste couchée. Avec ça elle allait se faire jeter dehors en moins de deux, elle aurait plus qu'à courir à nouveau et vite s'il les alertait. Ou alors elle essayait de lui faire du charme, ça pouvait peut être marcher... quoi que vu son regard froid de tout à l'heure vaut mieux éviter.

Un silence de quelques secondes suivit les paroles de la jeune femme. Pendant ce temps, Christopher l'avait observée, tendue, doutant des conséquences que pourraient avoir ses propos et à raison puisqu'il était rare, voire impensable, de trouver un homme d'église qui ait tourné le dos au Pape.

Un sourire satisfait vint progressivement se poser sur les lèvres du curé. Elle avait répondu juste.


- Si cette ville est un fruit pourri, alors tu te trouves en son noyau prêt à s'en libérer.

Il descendit les quelques marches qui menait au coeur de la chapelle et étendit les bras pour en désigner les murs dont la brique s'effritait. Les fenêtres n'étaient décorées que de grillage, les bancs fatigués voyaient leur bois rongé par les insectes et le sol ne se constituait que de pavés de récupération. Le triste spectacle contrastait avec les guirlandes de papiers colorés et les rubans que Celestina avait attachés çà et là pour égayer l'endroit.


- Crois-tu être chez ce clergé qui use des richesses de ses paroissiens ?

Crawford rabaissa ses bras et fit signe de la tête à l'invitée de le rejoindre. Si ses poursuivants étaient ce qu'il imaginait, des croisés, mieux valait qu'elle ne fasse pas de vagues le temps qu'ils passent à autre chose. Et en attendant, il fallait trouver de quoi s'occuper.


- Si je t'offre un thé, reverras-tu ton jugement sur les hommes d'église ?

« Si cette ville est un fruit pourri, alors tu te trouves en son noyau prêt à s'en libérer. »
Hein ? Ce qui signifie ? Non parce que là Rubis était un peu perdue… il admettait ça ? prêt à se libérer ? comment ça ?
En fait, il y avait une sorte de gros tumulte d’interrogations en tout genre dans les pensées de la rouquine, elle ne s’attendait pas vraiment à cette réaction. Oh elle l’avait espéré, mais c’est différent.
Elle qui retenait son souffle osa enfin le reprendre lorsqu’il descendit les marches et s’éloigna. Rub’ le suivit des yeux jusqu’à ce qu’il atteigne le centre de l’église.

« Crois-tu être chez ce clergé qui use des richesses de ses paroissiens ? »

Le religieux venait d’enlever un voile des yeux de la rouquine. Elle voyait d’un œil nouveau l’église dans laquelle elle se trouvait. D’un bout à l’autre des bras du curé se trouvait une église délabrée. C’était donc ainsi ? Même les croyants pouvaient se retrouver dans la misère ? Il est vrai qu’on se trouvait dans la banlieue. Soucis de toutes les grandes villes que de rester la même partout. Mais là c’était plus que cela. Le contraste était bien trop fort entre la basilique dans laquelle elle devait aller tous les dimanches et ce lieu-ci.
Rubis tressauta lorsqu’il s’adressa à nouveau à elle et plissa les yeux, cherchant à mieux cerner la situation. Cet homme était excessivement méfiant et baissait vraiment sa garde complètement. La première impression n’est pas forcément la bonne.
Après un dernier regard autour d’elle, Rubis parcourut les quelques pas qui la séparaient du curé.

« Un thé ? Pourquoi pas… je crois que vous avez de nombreuses choses à m’expliquer. »

À quel point était-il opposé au clergé ? Son point de vue l’intéressait d’autant plus qu’il est religieux. Qu’est-ce qui amène un homme d’Eglise à se retourner contre une autre Eglise ? Le cerveau philosophe de la rouquine tournait à deux cent à l’heure, tant de curiosité !

Spoiler:

La curiosité de celle qui était à présent devenue son invitée fit de nouveau sourire Christopher qui, en la devançant, lui indiqua le chemin à suivre jusqu'à la porte qui menait au presbytère.

En tout gentleman qu'il était, il la laissa entrer la première et referma derrière eux. Ils avaient atterri dans une pièce semblant être un savant mélange de kitchenette et de salon dont le canapé venait tout juste d'être replié. L'ameublement sobre et minimaliste affichait clairement l'appartenance du lieu à un homme, mais certains éléments décoratifs ainsi que certaines affaires laissées à traîner çà et là laissaient entendre qu'une femme était passée par là. Et elle ne se fit pas attendre.

Celestina sortit en trombe de la salle de bain, s'empara d'un sac et d'une veste avant de saluer la jeune rouquine et de s'éclipser vers l'extérieur. Ces quelques secondes suffisaient à ce que sa bénédiction ne donne aux deux arrivants une sensation de plénitude et d'apaisement qui se dissipait petit à petit à mesure que Celestina s'éloignait.

Christopher, bien habitué depuis qu'il l'hébergeait, s'était déjà affairé à faire bouillir de l'eau et invita la jeune femme à s'asseoir à une petite table.


- Je ne t'ai jamais vue à la messe ici, tu n'es pas de la périphérie ? il la rejoignit et lui servit une tasse, lui proposant à côté plusieurs sachets de thé. Mais j'en oublie les bonnes manières. Je m'appelle Christopher.

Spoiler:

Rubis emprunta la voie qu'il lui montrait, d'un bon pas, restant tout de même sur ses gardes. Tout ce qu'elle savait sur ce type, c'est qu'c'était une girouette et c'est pas vraiment une bonne chose. Elle n'arrivait pas à se sentir en confiance totalement même si d'un point de vue rationnel il ne semblait pas lui vouloir de mal.
Enfin... il restait un homme d’Église, qui l'emmenait dans un lieu reclus... de plus si quoi que ce soit lui arrivait elle n'aurait personne qui le remarquerai, c'est un peu triste.

Une fois la porte franchie, Rubis se retrouva dans une toute autre atmosphère. Plus détendu. Oh, ici et là il y avait bien la présence de l’église mais bien moins que dans la salle principale, c'était tout de suite moins effrayant. Bien que ça le soit toujours un petit peu. Toute cette religion, ce fanatisme... ç'avait quelque chose de malsain. Du moins c'était ainsi que le ressentais la rouquine, et elle se doutait bien qu'avec un autre dirigeant elle verrait les choses autrement !
Soudain, un grand fracas retentit à sa droite et Rubis se retourna en un sursaut, juste assez pour voir passer une petit blondinette. Et puis là... Fioup ! Plus rien ! Tout l'angoisse qu'elle avait ressentit, sa crainte des croix présentes un peu partout s'envolèrent d'un souffle. Un peu comme si on l'avait droguée... mais en bien ! Elle n'y voyait vraiment pas de mal ! Ou même plus de mal en rien du tout !

Presque dans un état second, elle sursauta une nouvelle fois lorsque le pape éleva la voix à nouveau.
Il posa la tasse sur la petite table et elle s'assit timidement sur le canapé en pointant du doigt l'un des sachets.

"Mais j'en oublie les bonnes manières. Je m'appelle Christopher."

Rouquine esquisse un sourire et saisit la tasse entre ses doigts fin pour la porter au lèvre et souffler dessus avant de la reposer.

"Pour ma part je suis Rubis, Rubis Ehning."

Elle goutte le thé brulant et le repose à nouveau, décidant plutôt de se concentrer sur la conversation.

"En effet, je suis plutôt du quartier historique. Enfin je n'habite pas là-bas mais pas loin alors je me rends à la basilique."

Une petite pensée pour le léger accident qui ne reste pas. Avoir croisé Celestina l'avait apaisé de tous ses angoisses et elle ne semblait pas prête à quitter cette sérénité.

"Je suis bibliothécaire actuellement... enfin je ne pense pas pouvoir le rester encore longtemps."

Tiens elle n'y avait pas réfléchit à tout ça. Lorsque le gouvernement l'aurait parfaitement identifié il serait à même de connaître son job et sa maison... elle aurait du y penser immédiatement pourtant...
Nerveusement, Rubis insurgea une large gorgée de thé qui lui brûla toute la gorge. Sûrement que ce fut inscrit sur tout son visage d'ailleurs, ce n'était pas très agréable .

Sans mot dire et en écoutant la jeune femme, Christopher lui servait son thé accompagné de quelques carrés de sucre posés à côté de la tasse.

Il s'assit ensuite en face de son invitée et s'accorda lui aussi une infusion, attentif à chacune des paroles qui lui parvenait. Bien que le passage furtif de Celestina ait donné un air calme et posé aux propos de la jeune femme, Christopher crut comprendre que la situation de la dénommée Rubis n'était pas des plus enviables.

Après avoir bu une première gorgée, il se pencha légèrement en avant sur la table.


- Plus pour longtemps ? Quel dommage, un métier pareil doit être intéressant... T'en es-tu donc lassée ?

Spoiler:

Rubis observa son calme irréprochable. Il était si posé alors qu'elle était si agitée. Elle enviait son calme, il fallait toujours qu'elle fasse tout de façon passionnée. Enfin un bon nombre de personnes était pire qu'elle.
Après avoir posé sa tasse il s'adressa à elle une nouvelle fois, complimentant son travail. Se lasser ? D'être au milieu de livres ? Oh ce n'était pas son genre. C'était peut être étrange mais c'était ce qu'elle préférait au monde, lire pour s'instruire. Sa place était là bas.

Devait-elle se confier à lui ? Pouvait-elle ? Etait-ce raisonnable ?
En réalité elle n'en doutait pas. Il avait été catégorique lors de son arrivé. Il ne l'enverrait pas dans les mains de la milice. Et puis c'était une question de ressentit également.

"C'est très intéressant, ça me passionne. Mais c'est lié à mon affollement de tantôt."

Quels mots utiliser, que dire de ce qu'il s'était passé, que garder pour soi... tant d'interrogations.
Rouquine tourna un peu sa tasse dans sa coupelle, nerveusement, puis la lacha et attrapa ses genoux pour retenir sa nervosité de s'exprimer.

"C'est dur à croire mais j'ai involontairement commis un attentat contre directeur de la banque à la basilique la dernière fois... du métro..."

Et piteusement, elle porta la tasse à ses lèvres, essayant presque de disparaître à l'intérieur de celle-ci. C'était assez pitoyable dit comme ça.

La réponse de Rubis intrigua le prêtre qui s'adossa à sa chaise, droit comme un i. Et il ne lui fallut pas longtemps pour qu'elle lui avoue la faute qu'elle avait commise. Un bref silence fut observé puis Christopher éclata de rire. Voir une frêle jeune femme frémir à l'idée d'avoir accidentellement attenté à la vie d'un grand ponte avait quelque-chose de comique et contrastant avec la violence des attentats commis par quelques hérétiques qui salissaient l'image de ceux qui ne se pliaient pas à la volonté du Pape.


- Eh bien, je peux m'estimer heureux que tu n'aies pas malencontreusement mis le feu à mon église !

Son ton moqueur était évidemment destiné à détendre l'atmosphère qui se faisait plus pesante à présent que Celestina s'était éloignée.

- Que lui as-tu donc fait pour craindre de telles représailles ?

Et comme elle pouvait s'y attendre, Crawford éclata de rire, ne faisant qu'accentuer son envie de se cacher dans sa tasse. Pouvait-on avoir plus honte que cela ?

"Et bien, je peux m'estimer heureux que tu n'aies pas malencontrueusement mis le feu à mon église !"

Apparemment si !
Enfin, il avait au moins complètement anéantit la barrière qui aurait pu se créer entre eux en la chariant ainsi.
La question qui vint ce fit légèrement plus sérieuse bien que posé sur le ton de la rigolade. Rub' décida donc de répondre sur le même ton, et comme si c'était quelque chose de tout à faire normal elle lâcha :

"Je lui ai balancé un rayon laser en pleine face."

Le tout accompagné d'un las haussement d'épaule. Non mais vraiment, c'est pas comme si c'était extra ordinaire !

Eh bien, quand la demoiselle faisait preuve de maladresse, elle ne le faisait pas qu'à moitié ! Amusé par la situation, bien que critique, Christopher affichait un sourire amusé. Il avait pleinement conscience de la gravité de l'acte commis par Rubis et des risques qu'elle encourait, mais dramatiser n'aurait pas été d'une grande utilité.


- Oh, je vois... Une bénédiction toute fraîche ? Dommage qu'elle ait été testée sur un homme aussi influent. C'est arrivé quand ?

Il prit une nouvelle gorgée de thé et se leva pour se diriger vers un placard duquel il sortit une boîte de biscuits qu'il proposa à la jeune femme.


- As-tu déjà eu affaire aux Croisés depuis cet incident ?

-C'est arrivé avant hier... à la fin de la messe à la basilique...

Donc avec énormément de témoins. Heureusement pour Rubis, l'enquête n'était pas encore remontée jusqu'à elle. Il faut dire que tout ça s'était passé vraiment rapidement, elle avait été très chanceuse dans son malheur. Ou alors ils la laissaient courir... mais pourquoi feraient-ils ça ?
Rouquine attrapa un biscuit et répondit calmement à sa question.

-Pas encore, ça ne saurait tarder... J'avoue ne pas vraiment savoir comme réagir, il est vrai que je suis loin de soutenir ce régime mais je ne prévoyais pas un tel attentat ! Enfin j'aurai été plus discrète au moins ! J'ai poussé une gueulante sur le gars qui a été touché sous le nez de la sainte juste avant la messe...

Se concentrer sur son cookie, faire comme si cette "boulittude" monumentale n'en était pas une.