Un jour normal au Vatican. (Pv Alicia)

Le matin, le moment de la journée que j'aimais le moins, mes sens étaient encore à moitié endormi et je me sentais aussi faible que lorsque j'étais seul dans la rue, bon c'est surement une exagération mais quand même.
Il était 8 heure et comme à mon habitude je me dirigeais vers ce qui me servait de cuisine, pour prendre mon café noir.
Par les fenêtres je pouvais voir que tout était calme, le temps était au beau fixe et on semblait se diriger vers une journée ensoleillée. Je ne savais pas si les deux autres Saints étaient déjà levé, afin de vérifier cela je décidai de sortir de ma chambre après avoir fini mon café, prit une douche et enfilé une chemise noire et un pantalon, pas besoin de manteau vu le temps dehors. Pour l'instant le couloir semblait vide et je me dirigeai donc vers la grande cour, traversant les longs couloirs tapissés de rouge et où on pouvait voir trôner de magnifiques œuvres d'art pouvant aller de la statue à la peinture.
Une fois à l'extérieur je venais m'asseoir sur un des bancs et j'allumais une cigarette, fumant tranquillement pendant que je me reposais en profitant de l'atmosphère calme du parc.

"Ah, encore une belle journée."

Alicia était seule. Seule au milieu de ténèbres qui l'entouraient, l'étranglaient, la pesaient. Elle était seule et elle ne parvenait pas à parler. Elle ne le pouvait pas, elle ne se souvenait pas comment faire. Elle ne se souvenait de rien. Les ténèbres, ils étaient dans sa tête. Ils avaient dévoré sa vie, ses souvenirs, sa vie, elle-même. Elle-même. Elle-même. Elle-même. Non, c'en était trop, il fallait que ça s'arrête, qu'ils arrêtent, elle voulait se souvenir, savoir. Mais le voulait-elle vraiment ?

Les paupières d'Alicia s'ouvrirent brusquement sur ses yeux azures. La respiration saccadée, le cœur battant, la jeune blonde se recroquevilla en-dessous de sa couette. Les nuits d'Alicia était rarement tranquilles et, lorsque ses victimes ne revenaient pas la hanter, c'était au tour de ses souvenirs disparus. La demoiselle essaya de refermer les yeux mais se rendit bien vite à l'évidence : son cauchemar du jour avait mit fin à sa nuit et elle n'avait plus d'autre choix que de se lever.

Les draps volèrent à l'autre bout du lit alors que la jeune femme en émergeait progressivement, se levant avec difficulté, enfilant finalement ses pantoufles en forme d'adorables lapins dans un dernier effort. Traînant des pieds, elle quitta non sans mal sa large chambre, qu'on aurait pu penser appartenir à une jeune fille de dix ans mais qui n'était au final que le reflet de la personnalité, si compliquée, d'Alicia.

Elle parvint à se traîner jusqu'à sa salle de bain mais abandonna bien vite l'idée de réorganiser ses mèches blondes qui se voulaient rebelles. Elle baissa les yeux, observant la chemise de nuit si longue qu'elle lui faisait office de robe qu'elle portait pour dormir. Alicia soupira. Elle s'occuperait de se préparer pour être plus présentable un peu plus tard. Là, pour le moment, elle ne voulait qu'une chose : sortir et prendre une bonne bouffée de motivation.

Ce qu'elle fit après avoir fait l'effort de se préparer un chocolat chaud dont elle tenait la tasse alors qu'elle posait un pied dehors, pénétrant sur le vaste terrain qui appartenait à son père de cœur et aux autres Saints. D'un regard encore brumeux, Alicia avisa d'ailleurs Donovan, matinal comme à son habitude. La mine assombrie par son réveil douloureux, la demoiselle vint s'asseoir à ses côtés.

"Bonjour Donovan..."

Alicia retint un bâillement puis avala une gorgée brûlante de chocolat. La journée commençait bien.

J'en étais à la moitié de ma cigarette et je recrachai un nuage de fumée lorsque Alicia arriva. Comme d'habitude elle portait ses petites pantoufles bien caractéristique et qui, lorsqu'on ne savait pas qu'elle était une vraie combattante pouvait la faire passer pour une jeune fille comme les autres. Pourtant la jeune fille avait sa mine des mauvais jour et lorsqu'elle s’assit je pouvais sentir dans sa voix que sa nuit n'avait pas était la meilleure qui soit.

"Bonjour Alicia... Encore un cauchemar ?"
Ce n'était pas la première fois qu'elle arrivait comme ça avec son air déprimé et je n'aimais pas voir la plus jeune des notre dans cet état.
"Tu devrais peut-être prendre ta journée, aller te balader en ville histoire de te changer les idées, Arthur n'aimerai pas te voir comme ça, ni moi d'ailleurs et Gregorio non plus."
Je lui tapotais amicalement la tête comme j'en avais l'habitude, une sorte de rituel que j'avais, je me voulais rassurant, mais c'était surement moi que je rassurai. Savoir qu'elle était toujours là était un soulagement, après tout elle était la plus jeune des Saints, et si le Pape la considérait comme sa fille, pour Gregorio et moi elle était une petite sœur que nous devions chérir et protéger.
"A ton âge il faut savoir se détendre parfois, faire du... Shopping ? Ou une autre activité de jeune dont je n'ai plus la moindre idée car désormais je suis trop vieux."
Je riais légèrement avant de lui adresser un sourire et de lui ébouriffer ses cheveux déjà complètement en bataille.

Alicia fixait distraitement les ondulations à la surface de sa tasse. Évidemment, il était facile de deviner lorsqu'elle ne se sentait pas très bien, d'autant qu'ils en avaient tous un peu l'habitude. Elle soupira avant de sourire tristement et de relever ses yeux bleus vers Donovan.

"Ouais... toujours les mêmes..."

Elle n'allait pas s'étendre sur le sujet, elle les avait déjà racontés de nombreuses fois, pensant qu'en parler pourrait l'aider. Sans succès, bien évidemment. La demoiselle leva ensuite les yeux au ciel, après avoir gentiment protesté, amusée, après que Donovan l'est encore un peu plus décoiffée. Se changer les idées... faire des activités de son âge...

Il est vrai qu'Alicia était bien loin d'être une jeune femme comme les autres. Là où certaines faisaient les magasins, pensaient aux garçons, ou même aux filles, si elles étaient dans le même cas qu'elle, la jeune Sainte, elle, passait ses journées à pourchasser les rebelles. À en tuer parfois. Cela pouvait sembler dur, mais, sincèrement, cela ne l'était pas vraiment pour elle. Pas tant que ça. Elle faisait ce qu'elle voulait, ce qu'elle désirait le plus : elle aidait le Pape, elle aidait Arthur Alvey.

"Sortir en ville, hein..."

Alicia souffla distraitement sur son chocolat avant de l'achever et de se lever, essayant de se faire plus souriante.

"Pourquoi pas, après tout ! Ça te dirait de passer la journée avec moi ? C'est ton idée après tout !"

Bon, elle semblait légèrement de meilleure humeur, c'était déjà ça. Elle était toujours plus ou moins comme ça, mais il fallait prendre en compte le fait qu'elle n'avait que 19 ans, qu'elle était amnésique et que ses souvenirs se résumaient donc le plus souvent à chasser des hérétiques.
Alicia accepta finalement mon idée de sortir, mais en plus elle me proposa de venir avec elle, je riais et la regardai en souriant.

"Eh bien, une jeune et jolie fille me demande de l'accompagner en ville, un vieil homme tel que moi ne peut-être que comblé de bonheur à cette idée, c'est avec joie que j'accepte, mais je pense que tu devrais te changer avant. Tes chaussons sont vraiment mignon, mais je doute qu'ils soient très pratique en ville."
Je lui souriais, reprenant une bouffée de ma cigarette, il fallait vraiment que je fume moins.
"Qu'est-ce que tu voudrais faire ? Je ne peux pas vraiment t'aider à courir les jupes des filles. Quel gâchis tout de même, tu sais que tu fais pleurer certains des Croisés lorsqu'ils apprennent qu'ils n'auront jamais aucune chance avec toi. Mais je suppose que c'est ce qui attend la nouvelle génération, un peu d'originalité, ça ne fera pas de mal d'après moi."
Tout en parlant je réfléchissais à ce qui pouvait bien se passer dans la tête de notre petite Sainte, je ne l'avais jamais vraiment vu se détendre comme une autre jeune fille de son âge, aussi je me demandais quel genre d'activité elle pourrait bien choisir.

Instinctivement, Alicia baissa les yeux en direction des oreilles de lapin pelucheuses qui trônaient fièrement au-dessus des chaussons qu'elle portait aux pieds. Certes, évidemment, elle ne comptait pas sortir en chemise de nuit, c'est sa crédibilité qui en prendrait un coup ! Le reste des paroles de Donovan l'amusèrent alors qu'elle repensa instinctivement à Andrew qui avait tenté sa chance à la salle d'entraînement. Elle haussa les épaules, tout sourire.

"Tant pis !"

Ceci dit, il est vrai qu'à bien y penser elle n'avait jamais eu de chance en amour. En fait elle n'avait jamais rien vécu, probablement par manque de temps et peut-être même d'accessibilité. Cela la rendait parfois triste, mais bon, elle se disait qu'il n'y avait pas besoin de se presser. Elle avait encore le temps, probablement.

"Bon, eh bien je vais me préparer, j'essaie de faire vite !"

Sitôt dit, sitôt fait. La demoiselle fila en direction de la salle de bain qu'elle avait quittée un peu plus tôt et revint une dizaine de minutes plus tard, réveillée, pétillante et surtout coiffée et chaussée de bottes plutôt que de pantoufles, ce qui allait définitivement être plus pratique. Un peu maniaque sur les bords quand ça la prenait, elle passa quelques secondes à effacer un plis sur le t-shirt bleu foncé bien trop grand pour elle qu'elle portait, avant de faire de même pour son short noir. Tenue plutôt classique pour Alicia, dont le style, plutôt indescriptible, résultait essentiellement de ses goûts parfois douteux et de la praticité nécessaire à l'utilisation de ses compétences de combat en toute circonstance.

"C'est bon ! Direction le Colisée, maintenant !"

De dépressive, Alicia la lunatique était passée à hyperactive en puissance. Question d'habitude, là aussi. Et elle avait déjà des idées du programme de la journée.

La petite avait déjà l'air d'aller mieux lorsqu'elle se leva pour aller se changer, c'était un bon début. Le temps qu'elle revienne je terminais ma cigarette et décidai d'aller me faire un autre café, après tout Alicia était une jeune femme et j'avais bien le temps de m'accorder ça.
Je traversai donc à nouveau les couloirs pour rejoindre mes appartements et je revenais à peine cinq minutes plus tard dans le parc avec ma tasse à la main. Le timing était parfait, j'avais à peine terminé ma tasse qu'Alicia ressortait du bâtiment dans une tenue beaucoup plus approprié pour sortir en ville. On aurait dit une pile électrique, la petite blonde ne semblait pas tenir en place et avait visiblement une idée derrière la tête, le Colisée hein, pourquoi pas après tout.

"Tu as déjà une idée de ce que tu veux faire donc je suppose."

Nous nous dirigions donc tout deux vers le monument, je laissai Alicia marcher un peu devant, essayant de ne pas me faire distancer par sa bonne humeur qui la faisait presque sauter partout. Le temps que nous arrivions à destination j’eus le temps de fumer une nouvelle cigarette et d'en commencer une seconde. Il y avait énormément de monde près du grand bâtiment antique, et il fallait cette fois que je suive Alicia de près si je ne voulais pas la perdre de vue.

"Donc mademoiselle, où allons-nous ?"

Alors qu'elle se préparait et que ses mèches blondes, trempées, lui recouvraient les yeux, Alicia avait en effet activement réfléchi. Et elle s'était même souvenue d'une chose, qui allait donc être son but de la journée, et cela tombait vraiment bien. Et elle en apercevait d'ailleurs déjà les couleurs à mesure qu'ils s'approchaient de l'immense Colisée de la ville du Vatican. Le trajet jusqu'au monument, qui avait été autant restauré que repensé avec l'arrivée au pouvoir du Pape, fut relativement tranquille bien que, évidemment, la vue de deux Saints se promenant en ville semblait incroyable pour bien des personnes qui ne les avaient peut-être jamais vus. Peut-être que certains avaient eu peur, peut-être que d'autres avaient été impressionnés. Dans tous les cas, ils avaient eu la décence de ne pas déranger Alicia et Donovan dans leur escapade, peut-être avaient-ils compris que les Saints n'étaient présentement pas en mission.

Proche du Colisée, la jeune Sainte s'arrêta un instant, attendant son camarade du jour qui, fort justement, la questionna sur leur destination prochaine.

"Là !"

Le bras tendu, elle désigna une affiche collée sur un panneau à proximité du bâtiment et qui indiquait que, cette semaine, une grande fête foraine s'était installée dans l'enceinte du Colisée. Alicia avait entendu certains de ses collègues en parler, et, à bien y repenser, cela lui avait semblé la parfaite destination pour se changer les idées et passer une journée agréable.

Leur destination désignée, la jeune blonde s'empressa de s'engouffrer à l'intérieur du Colisée qui, après quelques couloirs traversés, dévoila sa gigantesque enceinte intérieure qui pour l'occasion avait pris l'apparence d'un parc d'attraction. Et Alicia avait, là aussi, une petite idée de ce qu'elle voulait, et elle se lança activement, petite souris, à la recherche du lieu qui l'intéressait. Le stand de tir ! Voilà l'occasion de refaire son stock de peluches ! L'endroit désiré finalement repéré, Alicia s'en approcha avec enthousiasme et désigna une énorme peluche de lapin qui n'avait pas échappé à son œil avide.

"Donovan ! Elle est trop mignonne, non ?"

Avec un grand sourire qui voulait dire "Ce ne sont pas quelques ballons qui vont te faire peur, hein ?", Alicia fixa intensément l'homme, lui signifiant plus ou moins subtilement que sa mission du moment était de gagner cette peluche au tir à la carabine !

A l'intérieur du Colisée, une fête foraine hein. C'était bien le type d'Alicia finalement, je me disais que l'endroit était parfait pour lui faire oublier ses soucis. Et ma pensée fut bien vite confirmée, Alicia, une fois à l'intérieur commença à se faufiler dans la foule, j'eus d'ailleurs bien du mal à la suivre. Finalement elle s’arrêta devant ce qui ressemblait à un stand de tir et me désigna une peluche de lapin du doigt.

"Donovan ! Elle est trop mignonne, non ?"

Je regardais la dites peluche, un gros lapin blanc tout ce qu'il y a de plus classique, mais qui irait parfaitement avec ses pantoufles. Je riais légèrement puis je me tournais vers Alicia qui me lançait un regard qui voulait en dire long. Je lui donnais comme à mon habitude de petites tapes sur la tête avant de m'approcher un peu plus du stand pour demander à faire une partie.

"Donc ? Combien de ballons je dois toucher pour avoir cette peluche ?"

Le stand était composé de petites ouvertures dans lesquelles flottaient 5 ballons, un petit fusil posé en face de chaque ouvertures.

"Eh bien il faut tous les toucher monsieur."

Le responsable du stand n'avait visiblement aucune idée de la personne à qui il était en train de parler, je pris donc en main le fusil, arme vraiment peu équilibrée et avec lequel on pouvait difficilement tirer normalement. mais j'avais été incombé d'une mission de la plus haute importance, et je comptais bien l'accomplir. Je visai calmement, puis finalement je tirai cinq fois pour toucher les cinq ballons, après ça je reposai le fusil, le regard médusé du responsable du stand en disait long.

"Voila, je peux avoir cette peluche ?"

"Hum... Euh, oui oui."

L'homme me tendit ensuite le lapin que je donnais à Alicia avec un grand sourire.

"Et voila jeune fille, une nouvelle peluche pour ta collection, il y en a une autre qui t'intéresse ?"

Tu en disant cela je rallumais une cigarette en me disant que c'était la dernière de la journée.

C'est avec des étoiles plein les yeux qu'Alicia prit la peluche que Donovan venait de gagner sans aucune difficulté. Elle l'examina attentivement avant de serrer le lapin dans ses bras, un grand sourire sur le visage. Sa nuit animée et sa mauvaise humeur du matin semblaient déjà bien loin.

"Merci !"

Alicia observa ensuite le Saint qui la questionnait, tout en allumant son énième cigarette de la journée. La demoiselle grimaça légèrement.

"Tu devrais vraiment arrêter..."

Même si cela signifiait devoir supporter pendant un temps l'incroyable mauvaise humeur de Donovan lorsqu'il venait à manquer de cigarettes ! Enfin bon. Sur ces mots, Alicia reporta son attention sur les peluches qu'il était possible de gagner, mais aucune n'attirait autant son attention que l'énorme lapin. Une idée lui vint toutefois et, confiant sa peluche à Donovan, elle s'approcha du stand de tir afin de faire elle aussi une partie. Pour qui connaissait Alicia, la vision de la jeune femme tenant un fusil, même s'il s'agissait présentement d'un jouet, était plutôt comique, tant les armes à feu étaient loin d'être sa tasse de thé.

Et après plusieurs tirs hasardeux, la jeune blonde parvint tout de même à arracher un prix au forain. Bien évidemment, puisqu'elle n'avait été capable de toucher que deux ballons, il ne s'agissait pas d'une énorme peluche de lapin, mais le petit lion qu'elle avait réussi à gagner elle-même ne déméritait pas. Tout sourire, elle se tourna de nouveau vers Donovan et, reprenant son lapin, lui donna en échange la peluche qu'elle venait de gagner non sans mal.

"Tiens, voilà un nouveau compagnon pour toi aussi !"

Ceci fait, la jeune Sainte reporta son attention sur le reste de la fête. Il y avait tellement à faire !

"Tu as envie de faire quelque chose en particulier ? À ton tour de choisir !"

Voila, j'avais accompli ma mission, le lapin était maintenant en possession de la petite blonde qui m'offrit un magnifique sourire, mais également une réflexion sur ma consommation excessive de cigarettes.

"Je sais, je sais. C'est prévu, bientôt... Je crois."

Finalement Alicia s'essaya elle aussi au stand de tir. Je m'attendais à un véritable carnage mais la jeune fille réussit à toucher plusieurs ballons et à elle aussi gagner un lot, qu'elle m'offrit. Je pris le lion en peluche en souriant et l'observait, même si ce n'était pas vraiment mon genre ça ferait toujours un souvenir de cette journée.

"Merci."
Je tapotais la tête d'Alicia tout en la remerciant puis l'écoutait me demander où je voulais aller.

"Hm... Bonne question, je ne suis pas souvent allé dans une telle fête."

J'observai un peu l'endroit, c'était grand et il y avait énormément de monde et apparemment suffisamment de choses pour amuser tant de gens. Afin de continuer la journée sur un bon pied, je décidais d'éteindre ma cigarette, puis je désignais un stand d'auto-tamponneuses, l'une des seules attractions que je connaissais vraiment.

"Je me demande qui de toi où moi est le meilleur pilote."

Le regard d'Alicia se posa sur le lieu que Donovan lui désignait. Les auto-tamponneuses, hein. En toute franchise, la jeune femme n'en avait jamais fait de sa vie. Mais elle ne baisserait pas les bras pour autant et c'est confiante et avec la rage de vaincre que ses yeux se posèrent de nouveau sur son compagnon du moment.

"Tu peux déjà commencer à célébrer ma victoire !"

Et ni une, ni deux, Alicia fonça en direction du stand et sélectionna avec soin son véhicule de guerre qui serait mauve pour elle, évidemment. Elle l'examina un moment, en attendant que le tour ne démarre, se demandant bien comme cela fonctionnait et se disant qu'elle s'était probablement un petit peu trop avancée en clamant d'avance sa victoire.

D'autant que, lorsqu'elle posa finalement les mains sur le volant, Alicia réalisa que cette séance d'auto-tamponneuses allait virer au duel puisqu'elle et Donovan étaient les seuls en piste. Cela ne l'empêcha toutefois pas, au prix de plusieurs manœuvres hasardeuses, d'entreprendre de foncer en direction du Saint.

*Pourquoi est-ce que j'ai choisi ça moi, les auto-tamponneuses... Sérieusement j'ai envie de mourir maintenant ?
Alicia est un véritable danger au volant... Surement comme toutes les femmes. Non, non, pas de misogynie voyons ! Mais bon quand même, c'est petit ces engins là, si elle me rentre dedans à pleine vitesse...*
Voila à peu près ce qui me traversait l'esprit au moment où je montais dans l'une des autos, je savais que je pouvais conduire une voiture, mais ça ce n'était pas une voiture ! Je m'en rendis d'ailleurs très vite compte lorsqu'Alicia me rentra dedans à toute vitesse, mes jambes ayant du mal à rentrer dans l'engin de "course". le temps que j'arrive à poser le pied sur la pédale que la petite me rentrait une nouvelle fois dedans. Mais maintenant je peux répliquer ! Pied au plancher j'esquive la troisième charge de la furie blonde et je tourne rapidement le volant pour me mettre dans sa direction, finalement ce n'est pas di différent d'une voiture, par contre heureusement que nous ne sommes que deux, sinon j'aurai surement percuté quelqu'un d'autre.
Bien, après la petite démonstration de la blondinette je me vois forcé de répliquer, j'appui autant que je peux sur la pédale et tente de percuter l'arrière du véhicule de ma confrère, le duel est maintenant bel et bien lancé.

"Que dis-tu de ça petite ? toujours sure de ta victoire ?"

Il ripostait le bougre ! Alicia manqua plusieurs fois de quitter sa pauvre petite auto-tamponneuse, poids plume qu'elle était. La jeune Sainte s'accroche toutefois à son volant, refusant de s'avouer vaincue, et riposte du mieux qu'elle peut entre deux assauts de Donovan.

"Bien évidemment que je suis sûre de ma victoire ! Tu vas voir !"

Et c'est en poussant un rugissement digne d'une petite lionne qu'Alicia s'élança de nouveau à l'assaut de son camarade Saint, le percutant de plein fouet. Et ils continuèrent ainsi, entre rires et lutte pour la victoire, jusqu'à ce que la petite sonnerie de l'attraction ne signale que le tour était terminé.

C'est épuisée de sa bataille d'auto-tamponneuses qu'Alicia se laissa tomber sur un des bancs libres. Elle ne savait pas quelle heure il était, mais elle était satisfaite de la première partie de sa journée. Souriante, son regard quitta le ciel bleu pour se poser sur la foule. Et, à la vision d'un enfant accompagné de ses parents, son expression se fit plus sombre. Semblable à celle qu'elle avait au réveil.

"Dis, Donovan... C'est comment d'avoir des parents ?"

Eh bien, je ne pensais pas m'amuser autant, le moment avait été agréable, et la petite compétition avec la blondinette avait été très disputée. Je suivis Alicia vers le banc qu'elle avait repéré et m'assis à ses côtés, me retenant d'allumer une cigarette, après tout elle me l'avait demandé. Elle semblait très contente du début de la journée, mais tout à coup je vis son regard s'assombrir, et la question qui suivit m'expliqua la raison de ce changement.

"Hm... Pas une question si facile que ça, je n'ai pas profité de mes parents très longtemps. Mais je pense que tu ne devrais pas te prendre la tête avec ça, après tout tu as Alexandre, je suppose que tu peux facilement l'identifier à ton père."

Tout en parlant je posais ma main sur sa tête, la décoiffant légèrement, elle ne devait pas penser à ce genre de choses, je savais qu'elle devait vivre très mal son amnésie, et avoir tué des gens ne devait pas aider.

"Tu as déjà une belle famille au Vatican, tu n'as pas à t'inquiéter, il ne te manque plus qu'une compagne maintenant."
Changer de sujet, c'est tout ce que j'avais pu trouver, je riais en la décoiffant un peu plus.
"Je connais peut-être des jeunes filles de la ville susceptibles de t'intéresser, quel est ton type ?"

Dès l'instant où ses mots traversèrent la porte de ses lèvres, Alicia comprit qu'elle venait de dire quelque chose de complètement ridicule et était déjà prête à présenter des excuses à Donovan. Après tout, il avait été rapidement séparé de ses parents, lui aussi... Toutefois, la jeune Sainte ne dit rien, et se contenta de sourire à l'écoute des paroles réconfortantes de Donovan. Arthur Alvey... Donovan Desmond... Gregorio Gabrielli... C'est vrai, elle en avait une belle et chaleureuse, de famille. Quelle idiote elle faisait.

"C'est vrai... vous êtes tous là... j'en ai de la chance."

Elle avait dit ça alors qu'elle venait d'emprisonner le Saint de ses bras, autant à la recherche de chaleur humaine que d'amour. Puis, en réaction aux derniers mots de Donovan, Alicia laissa échapper un petit rire.

[color=mediumpurple]"Eh bien, d'habitude les grands frères sont plutôt protecteurs, mais on dirait que toi tu as hâte de me marier pour te débarrasser de moi !"

Elle resserra son étreinte, fermant un instant les yeux, avant de reprendre la parole dans un petit murmure.

"Rentrons, Donovan. Tu me reparleras de mes prétendantes potentielles une fois qu'on sera de retour au Vatican, d'accord ?"

Une belle journée, malgré les nuages qu'elle traînait toujours derrière elle.

[HRP: Je pense qu'on peut arrêter là. ♥]